Facebook a annoncé la semaine dernière le lancement de son propre moteur de recherche, Graph Search. C'est potentiellement une date importante dans l'histoire de cette marque et peut être un tournant de l'internet.
Contrairement à Google notamment, Facebook est aujourd'hui un succès d'audience et moins un succès business.
Ce parce que contrairement à Google, Facebook n'a pas encore réussi à trouver un modèle économique à la hauteur de son niveau d'utilisation.
Le système de bannières plus ou moins ciblées et plutôt peu remarquées qui existe aujourd'hui n'est pas un outil stratégique pour les marketers, contrairement aux liens sponsorisés de Google.
La raison de ce décalage est assez simple: Google a développé un service que les consommateurs utilisent massivement pendant leur processus d'achat permettant de toucher et d'orienter avec précision des prospects chauds. Avec pour résultante la possibilité de générer un volume d'affaires massif et dont on pilote précisément le ROI.
Le problème de Facebook vs la monétisation de son audience, au delà de formats peu impactants, est que ses usagers ne l'utilisent pas aujourd'hui dans une perspective d'achats. C'est avant tout une plateforme de conversations et de loisirs.
L'autre problème de monétisation de la plateforme est que tout un pan de l'activité qui y est développée par les marques, l'animation de communautés, ne fait pas l'objet d'une rémunération pour le site.
Avec Graph Search, Marc Zuckerberg a peut être trouvé la solution pour maximiser la monétisation de son audience.
Tout d'abord, il replace son réseau dans le processus d'achat. Via Graph Search, les consommateurs peuvent industriellement se renseigner sur un produit, un service, un lieu une marque en vue d'un achat.
Dans ce cadre, il permet d'apporter un bénéfice supérieur à celui d'un moteur comme Google. Les auteurs des requêtes sont connus précisément (via leurs activités sur la plateforme) et les réponses aux requêtes émaneront de proches (amis, amis d'amis), de cautions (spécialistes d'un sujet), alors qu'elles sont plus impersonnelles et donc potentiellement moins incitatives sur les moteurs plus traditionnels.
De cette manière Facebook donne plus de valeur aux solutions marketing offertes aux marques et peut par ailleurs monétiser toute l'activité développée par les marques dans le cadre de l'animation de leurs communautés (une marque comme Club Med a par exemple fortement intérêt à pousser les posts élogieux de ses GMs qui rentrent de Pragelato auprès d'individus tapant des requêtes sur le ski et la montagne).
C'est potentiellement un tournant au delà de Facebook en permettant d'industrialiser le social media grâce à la mise en oeuvre d'un outil crédible de mise en relation massive entre prospects et clients, voire ambassadeurs des marques.
Tout ceci étant bien sûr conditionné par le développement d'un nouvel usage sur Facebook, la recherche. Usage qui est aujourd'hui très fortement et très mécaniquement associé à Google par les individus.
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